La vie de Barrès

   En 1986, Yves Chiron faisait paraître la première biographie complète de Maurice Barrès. Elle reçut un accueil trés favorable de la critique (du Monde à Rivarol, en passant par le Figaro Magazine, Présent, A.F. Hebdo et des dizaines d'autres publications).

   Cette biographie est rééditée avec une préface de Jean Madiran, qui situe excellement la singularité de Barrès, un des pères, avec Maurras, du nationalisme. Yves Chiron a augmenté son ouvrage d'un avant-propos où il fait le point sur les études barrésiennes et sur les controverses historiques qui ont surgi autour du nationalisme français des années 1880-1910, précurseur ou non du fascisme.

   Ce livre est une biographie fondée sur de nombreuses sources d'archives et qui n'occulte aucun des aspects d'un Barrès plus divers qu'on ne le croit : fils de la Lorraine, en partie annexée par l'Allemagne en 1870 ; esthète tenté par l'anarchisme et fasciné par la décadence ; mais aussi chantre de l'enracinement, de la patrie charnelle. Ecrivain qui a su dépeindre en des pages immortelles la Lorraine, la Colline de Sion, les envoûtements de Venise et de l'Orient (où il a accompli plusieurs voyages), Barrès a été aussi un des maîtres du nationalisme, un défenseur des réalités de la patrie, de l'héritage des pères et, on l'oublie trop souvent, un conciliateur des « diverses familles spirituelles de la France ».

   Au seuil du XXIème siècle, Barrès, loin d'être un auteur surranné, reste un écrivain dont « la musique naturelle » est encore enchanteresse en même temps qu'il est un « repère», une référence pour qui veut réfléchir à ce qu'est l'identité nationale.