Notes sur la couverture de Olivier Delavault,
Traduit de l'anglais -Etats-Unis- par Odile Ricklin.
MEDIAS PRESSE INFO, juin 2023 :
Edwin R. Sweeney est l’auteur de nombreux livres et articles sur les Indiens du sud-ouest des Etats-Unis. Tous les amateurs d’histoire des Indiens d’Amérique se réjouiront de la réédition de la traduction française de sa biographie de Cochise publiée bien évidemment dans l’excellente collection Nuage rouge des éditions du Rocher.
Comptant parmi les plus grands chefs des Indiens d’Amérique, Cochise (1810-1874) fut un homme des plus redoutés en même temps qu’admirés à bien des titres et qui marqua de son empreinte durant plusieurs décennies les relations entre Blancs et Indiens dans les territoires encore peu sûrs de la frontière. Stratège émérite, qui acquit sa renommée dans et par la guerre, il mourut en paix après avoir été souvent au centre des événements agités de la région frontalière, où son peuple fut à maintes reprises en lutte contre les forces armées, parfois coalisées, de deux puissantes nations. Cochise était un personnage complexe, captivant, doué d’une intelligence aiguë, d’un physique impressionnant et de qualités sortant de l’ordinaire.
C’était un orateur de talent selon le style et les critères propres à son peuple, un homme de caractère et d’honneur qu’il mesurait d’après ses normes à lui, celles d’une société tribale, violente, cruelle et impitoyable. Ses aptitudes exceptionnelles lui permettaient de discuter d’égal à égal avec les généraux et les gouverneurs comme avec l’homme de la rue. La plupart des Blancs qui le connurent en période de paix ou de trêve semblèrent au moins aussi impressionnés par sa dignité tranquille, la souplesse de son intelligence et son esprit acéré que par son autorité et l’emprise qu’il exerçait sur les autres Indiens. Un grand guerrier mort dans son lit Vers la fin des années 1860, sa guerre devint, par la force des choses, essentiellement défensive. Les campagnes lancées contre lui par les armées mexicaine et américaine réduisirent progressivement sa marge de manœuvre, ne lui laissant d’autre choix que de contre-attaquer le plus violemment possible et d’exercer des représailles chaque fois qu’il le pouvait.
Le 8 juin 1874, Cochise mourut dans sa forteresse, probablement d’un cancer de l’estomac. Ainsi s’acheva la vie d’un des plus grands chefs apaches du XIXe siècle. Il avait affronté sans jamais être vaincu les soldats de quatre Etats et de deux pays. Il avait combattu avec toute l’énergie dont il était capable, mais avait fini par considérer que les Chokonens devaient faire la paix avec leurs ennemis ou accepter de disparaître.
Cet ouvrage d'Edwin R. Sweeney est la première biographie de Cochise, le chef le plus puissant, le plus craint et le plus respecté de tous les Apaches, et peut-être bien de tous les chefs Indiens du XIXe siècle. Il fut le seul à réunir sous son unique commandement les quatre bandes de sa tribu, les Chiricahuas, mais aussi d'autres groupes apaches et parfois des Navajos pour affronter deux Etats du Mexique et les Etats-Unis.
Né parmi la bande des Chokonens vers 1810, dans les Dragoon Mountains au sud-est de l'Arizona, il prend leur tête au milieu des années 1850. L'autorité de ce maître stratège, orateur envoûtant, lui rallie bientôt les Chihennes de Mangas Coloradas puis de Victorio, les Nednhis de Juh, et les Bedonkohes du farouche guerrier Geronimo. Vénéré des Apaches, il fascine aussi les Blancs. Mais en février 1861, la tragique affaire Bascom où il est injustement accusé du rapt de l'enfant d'un fermier, puis la bataille d'Apache Pass des 15 et 16 juillet 1862, lancent une guerre implacable, incessante qui durera 12 ans. Le seul nom de Cochise résonne dès lors tel un tocsin dans les coeurs terrorisés des populations, inquiète les militaires. Prié par le président Ulysses S. Grant en personne de venir négocier à Washington il refusera, proposant aux émissaires que ce dernier vienne le voir au sommet d'une montagne. Toutefois, pour sauver des vies et préserver sa "Terre Spirituelle" , son Apacheria, il signe en octobre 1872 grâce à l'intermédiaire de Thomas J. Jeffords, son seul ami blanc de confiance, un traité de paix avec le général Oliver Otis Howard. Deux ans plus tard le 8 juin 1874, malade, Cochise décède. Son fils aîné Taza lui succède mais à sa disparition, en 1876, son frère Naiche, s'il devient le chef héréditaire des Chiricahuas, se laissera souvent dominer par Geronimo. Une nouvelle guerre apache éclate, héroïque mais illusoire.
La paix de Cochise est bien morte. Réserves inhospitalières, déportation en Floride en 1886, tel se dessine désormais le terrible destin des Chiricahuas qui demeureront prisonniers de guerre jusqu'en 1913. Né en 1950 à Boston, Edwin Russell Sweeney est l'auteur de nombreux livres et articles sur les Indiens du sud-ouest des Etats-Unis. Ses biographies de Cochise et Mangas Coloradas font autorité dans le monde anglo-américain et dans toute l'Europe.
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