Avant-propos de Rémi Perrin.
Un dernier inédit du grand historien.
PLAISIR DE LIRE, décembre 2022 :
Dans son avant-propos, Rémi Perrin présente ces textes inédits de quelques conférences de Jean de Viguerie en signalant comment il les travaillait avant de les prononcer. Ainsi, au style authentique de l'historien avec sa précision, ses références et son esprit, Jean de Viguerie alliait un certain charme de "prose" pour les textes qu'il se préparait à "dire" lui-même. Il nous présente ici saint Benoit Labre, la religion Colbert, Montesquieu, André Chénier et Mgr Cazaux courageux défenseur de l'école libre.
Pour qui ce livre ? Pour tous, par leur valeur historique et littéraire, dès le lycée.
JE SUIS FRANCAIS, Rémi Perrin décembre 2022 : La Postérité d’un historien
Les étudiants en histoire, à la fin des années 1990, ont découvert l’historien Jean de Viguerie par son Dictionnaire du temps des Lumières qui, chez les modernistes – ceux qui scrutent l’Ancien Régime, pas ceux qui ont oublié la messe traditionnelle –, fait toujours autorité. Il existe chez Viguerie un autre historien caché derrière la figure du recteur d’Université au col un peu empesé : c’est ce contempteur des idées des Lumières, dont la clairvoyance et la vivacité d’esprit restent un exemple pour les étudiants d’aujourd’hui. Formé à la philosophie réaliste et thomiste à Toulouse par Louis Jugnet, Jean de Viguerie a été marqué par l’importance, en histoire, du mouvement des idées.
Dès 1976, lorsqu’il publie sa thèse, l’historien découvre l’influence du cartésianisme, à partir de 1711, dans les cahiers des élèves qui suivent l’enseignement des pères de la Doctrine chrétienne. Scrutant le XIXe siècle, on lui doit le concept de patrie révolutionnaire, qui, se substituant à la traditionnelle patrie charnelle, prend la force d’une utopie idéologique. Comme tous les chercheurs de haut niveau, il tient là sa grande découverte. Trois ans après sa mort, Via Romana décide de redécouvrir son œuvre. Rééditer ses livres ? Ses biographies comme Madame Elisabeth ou son essai Les deux Patries sont disponibles et lus. Réunir quelques articles savants?? Certains, et parmi les meilleurs, ont donné des recueils de textes (Itinéraire d’un historien). C’est moins connu, mais Jean de Viguerie a été un conférencier talentueux qui, de Notre-Dame de Paris à la Mutualité, de Fontevraud à Fanjeaux, a su marquer son auditoire à chacune de ses interventions. Avec plus ou moins de bonheur, puisqu’au Sénat, il parle devant un Poher assoupi alors qu’à la Mutualité, il est ovationné par plus de mille auditeurs.
On retrouve la qualité du conférencier qu’on croirait entendre dans les Cinq portraits que vient de publier Via Romana. Toutes les facettes de l’historien y sont présentes : la spiritualité avec son portrait du saint mendiant Benoît Labre, l’histoire littéraire avec André Chénier, né dans un siècle sans poésie. L’histoire de l’éducation, à travers l’épopée de Monseigneur Cazaux pour la défense de l’école libre. Et enfin l’histoire des idées, où Jean de Viguerie donne toute sa mesure. On y découvre que Montesquieu inspira directement Robespierre par sa notion de vertu politique, qui, loin d’être une vertu ordonnée à la morale, n’est autre que l’amour de l’égalité. Viguerie, dans chacun de ces portraits, dépasse la description conventionnelle pour toucher à l’esprit de son sujet. Ce livre est donc un grand plaisir de lecture. On espère que parmi les conférences données devant les Dominicaines de Fanjeaux pendant un quart de siècle, d’autres textes seront publiés et continueront à nourrir l’intérêt que l’on porte à ce grand historien. ¦
RADIO COURTOISIE, Abbé Alain Lorans, le 29 septembre 2022, Libre Journal des Traditions.
LE FORUM CATHOLIQUE, Vexilla Galliae le 15 septembre 2022 : Recueil de conférences
Jean de Viguerie : une nouvelle publication posthume. En ce 15 septembre 2022, les éditions Via Romana publient un nouvel ouvrage posthume du professeur Jean de Viguerie. Sobrement intitulé Cinq portraits, ce petit livre est en fait un recueil de conférences biographiques écrites et prononcées par l'historien à propos de personnalités aussi différentes que Colbert, saint Benoît-Joseph Labre, Mgr Cazaux, André Chénier et Montesquieu. Bonne lecture !
LE SALON BEIGE, Michel Janva, 9 septembre 2022 : Mgr Cazaux (1897-1975), évêque de Luçon
Les éditions Via Romana viennent de publier un recueil de textes écrits par Jean de Viguerie : Cinq portraits sur la religion de Colbert, saint Benoît-Joseph Labre, figure ascétique et mystique, Mgr Cazaux, évêque combattant pour l’école libre, André Chénier, poète d’un siècle rationaliste, Montesquieu, précurseur de la « vertu » révolutionnaire.
A part le premier, les textes sont issus de conférences données par Jean de Viguerie, qui s’enregistrait avant de parler afin d’améliorer sa diction, maîtriser sa vitesse d’élocution ou aiguiser sa capacité à convaincre. Ces textes sont autant de pépites inédites et posthumes du grand historien.
Celui sur Mgr Cazaux (1897-1975), évêque de Luçon, vaut le détour. Mgr Cazaux fut cet évêque de Luçon qui, le 23 avril 1950, en pleine bataille pour la liberté scolaire, brandissant l’arme du refus de l’impôt, défia le gouvernement de la République. […] Le combat de Mgr Cazaux pour la liberté de l’école commence dès 1944 au moment de la Libération. Dans les semaines troublées qui accompagnent la libération du pays, des mouvements d’opinion sont lancés, des associations se forment qui ne sont pas sans menacer la liberté sous prétexte ou sous couleur d’unité. […] Le 28 mars 1945, l’Assemblée consultative provisoire refuse de voter les subventions nécessaires au fonctionnement de l’enseignement libre. […] [En 1947], des milliers de contribuables adressent aux directeurs départementaux des Contributions directes une demande de dégrèvement de 10% de leurs impôts. Ces demandes restent sans réponse. La même année, un grand nombre de maires inscrivent à leurs budgets des subventions aux écoles libres, malgré les dispositions légales qui interdisent toute aides des communes à l’enseignement privé. Sur l’ordre de Jules Moch, ministre de l’Intérieur, les préfets annulent ces subventions. Alors les maires font la grève et et ferment leurs mairies dans le cours de l’été 1948. Plus d’état civil, plus de mariages. On voit même des mariages purement religieux. […] Le 23 avril 1950, Mgr Cazaux prononce un discours devant environ 100 000 personnes : Oh ! Nous n’ignorons pas, dit-il, et nous tenons à vous le rappeler, que tout citoyen doit prendre sa part des charges de l’Etat. L’impôt représente pratiquement la dette dont il doit s’acquitter à l’égard de la société et il ne saurait légitimement s’en exonérer.
Mais nous ne pouvons pas oublier que si l’Etat a des droits, il a aussi des devoirs, que s'il est votre créancier il est aussi votre débiteur et qu’il a contracté envers vous, en matière scolaire, de très lourdes dettes. Depuis quatre ans, dans l’ordre et la dignité, les populations de l’Ouest n’ont cessé de réclamer leur dû… Alors, en face de cette situation, à regret certes, mais très nettement, nous n’hésitons pas à vous répondre : devenus, et très largement, créanciers de l’Etat, vous pouvez, sans offenser la loi morale, différer le paiement de vos impôts jusqu’à ce que votre débiteur accepte lui-même de s’acquitter de sa dette.
AFS - N°290 - Décembre 2023:
"On connaît surtout les écrits de Jean de Viguerie, moins ses conférences qui lui demandèrent aussi une préparation très minutieuse. Les éditions Via Romana nous proposent, avec bonheur, cinq d’entre elles : cinq portraits d’hommes engagés, de tous bords. Le grand historien des idées s’est surtout intéressé à la révolution cartésienne au tournant des XVIIe -XVIIIe siècles et à ses conséquences.
Mais auparavant, quel avait été le rapport de Colbert (1619-1683) à la religion ? S’il obéit à ses deux souverains, Dieu et le roi, il donna
la primauté au premier. La religion fut ainsi la clef de voûte de son action et sa politique s’en trouva équilibrée. Pourquoi, quelques décennies plus tard, Montesquieu (1689-1755) agit-il à l’opposé ? C’est qu’un basculement s’est opéré : Descartes a séduit les esprits et les professeurs catholiques eux-mêmes ont abandonné Aristote. Viguerie en expose les fruits amers chez un des
premiers philosophes du XVIIIe siècle.
Pourtant révolutionnaire, André Chénier (1762-1794) réagit aux excès des philosophes. Il exècre leur esprit de bassesse et leur sècheresse de cœur, à l’origine de la disparition des lettres et des arts, inutiles dans leur monde matérialiste. Son grand mérite sera de réinventer la poésie et de lui redonner ses lettres de noblesse.
À la même époque, St Benoît Labre (1748-1783) monte à l’assaut de l’irréligion. Au déisme glacé des Lumières, il oppose une foi vivante et enflammée. C’est un dévot de la croix et sa pénitence excessive montre en réalité à ses contemporains la grande affaire de
leur salut.
Enfin, Mgr Cazaux (1897-1975), évêque de Luçon, s’opposera au gouvernement républicain dès 1945 avec courage pour sauver l’enseignement catholique ! Cet ancien combattant de la Grande Guerre défend l’honneur de Dieu, sans compromis : l’enfant est fait pour le ciel ! il entraîne donc naturellement ses ouailles au combat pour le défendre !
Il nous a paru important de proposer cet ouvrage aux lycéens et étudiants pour leur permettre de découvrir l’importance de la crise de l’intelligence occidentale, en amont de la philosophie des Lumières. Celle-ci prétendit changer l’homme et le couper de son héritage ; ne le constate-t-on pas encore aujourd’hui ? Mais Dieu veillait et suscita de belles réactions.
Ne manquons pas de souligner la réflexion fine et poussée de Jean de Viguerie, sa rigueur intellectuelle et son honnêteté. Nous lui devons
beaucoup et ses synthèses aident à comprendre en profondeur les origines des maux actuels.
Un excellent ouvrage !
17 ans .KH."
Au sommaire : Saint Benoît Labre et la sainteté au XVIIIe siècle ; Colbert et le clergé, la religion de Colbert ; Montesquieu, les Lumières et la Révolution ; André Chénier, poète d'un siècle sans poésie ; Mgr Cazaux (1897-1975), un combat pour Dieu et pour l'école libre.
Il existe plusieurs façons d'aborder l'oeuvre de Jean de Viguerie : celle de l'histoire des idées, avec Les deux patries, ou via le chemin de l'autobiographie avec Le Passé ne meurt pas. Il en existe enfin une troisième à travers le conférencier.
Ceux qui eurent le privilège de l'entendre se remémorent toute la richesse de ses interventions, dans lesquelles on appréciait les ressorts de son oeuvre.
À l'exception du texte sur la religion de Colbert, ces cinq portraits intellectuels furent des conférences : saint Benoît-Joseph Labre, figure ascétique et mystique, Mgr Cazaux, évêque combattant pour l'école libre, André Chénier, poète d'un siècle rationaliste, Montesquieu, précurseur de la "vertu" révolutionnaire. Jean de Viguerie s'enregistrait avant de parler afin d'améliorer sa diction, maîtriser sa vitesse d'élocution ou aiguiser sa capacité à convaincre. L'auteur avait été marqué par l'art oratoire de René Benjamin, académicien des années 1920, qui nous a laissé de ses 1200 conférences un seul petit livre très drôle : La Table et le verre d'eau.
Jean de Viguerie a développé toutes les palettes de l'histoire de ces XVIIe et XVIIIe siècles qu'il connaissait si bien. Ces textes sont autant de pépites inédites et posthumes du grand historien.
Catégories | Livres Histoire Littérature Biographies / Témoignages Essais - Pamphlets |
Éditeur | Via Romana |
Reliure | Broché |
Parution | Août 2022 |
Nombre de pages | 106 |
Hauteur | 16 |
Largeur | 10 |
Épaisseur | 1 |
Poids | 0.102 kg |
ISBN | 9782372712118 |