Préface de Hubert Le Roux
PRESENT DU 17 SEPTEMBRE 2016 -Philippe Vilgier :
S’il est un auteur dont le nom est attaché à un livre, c’est bien Jean Lartéguy. Coup d’essai, coup de maître. C’est en 1960 que paraît Les Centurions. Le succès est immédiat : 450 000 exemplaires vendus au moment de sa parution pour finir, au fil des ans, par dépasser le million. La clé du succès de ce roman, comme nombre de ceux qui suivront ? Comme l’écrit avec justesse Guillaume Malkani, jeune officier passé par Saint-Cyr à qui l’on doit cet essai percutant : la vision de Lartéguy est « fort éloignée des stéréotypes de l’époque et étrangère à toute finalité propagandiste. (Il) n’est pas un moraliste. L’écrivain-journaliste présente les faits ».
Ses récits trouvent leur source sur le « terrain ». Il faut dire que Lartéguy a été à bonne école : engagé volontaire en octobre 1939, évadé de France en 1942, il rejoint, après neuf mois de prison en Espagne, les Forces françaises libres (FFL) où il combat au 1er groupe de commandos. Sept ans officier, grandement décoré, capitaine de réserve, blessé en Corée à l’attaque de Crèvecœur, il couvrira en tant que grand reporter la majorité des conflits du XXe siècle telles que les guerres d’Indochine, d’Algérie, du Viêtnam... Dès 1955, le prix Albert-Londres lui est décerné. Autre succès d’un genre particulier, récent celui-là : le général américain David Petraeus s’est inspiré des Centurions pour établir des techniques de combat contre les talibans afghans et mieux comprendre la guerre insurrectionnelle.
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L’idéal de Jean Lartéguy, Guillaume Malkani le met en valeur à travers l’étude détaillée des Centurions et des Prétoriens, pièces majeures de l’œuvre du romancier. Ainsi, la « noblesse de l’écriture lartéguyenne » permet de faire comprendre au lecteur ce qui a bien pu pousser de nombreux militaires français à sauter sur Diên Biên Phu alors qu’il ne faisait plus de doute que la position était perdue. C’est pourquoi nous ne sommes pas dans le cadre d’un simple divertissement littéraire évoquant un passé révolu. Les notions d’abnégation, de camaraderie, d’aventure ne sont-elles pas universelles ? ...
Lartéguy : un demi-siècle d'aventures, de combats et d'écriture flamboyante. Un anticonformiste inclassable animé d'un idéal auquel il a consacré toute son œuvre : la défense des valeurs d'une civilisation qu'il savait sur le déclin. Prix Albert Londres 1955, pionnier des grands reporters de guerre, il est l'un des écrivains les plus lus et les plus controversés de son époque.
Son sens inné et novateur du journalisme, sa rigueur, son honnêteté et sa lucidité d'historien servi par une plume épique ont la vérité du terrain comme leitmotiv et l'honneur pour guide.
Qui s'en souvient aujourd'hui, cinq ans seulement après sa mort ?
L'analyse de son œuvre, à laquelle se livre ici Guillaume Malkani, dépasse le cadre de la seule étude littéraire. Elle vient à point rappeler que les grands auteurs ne meurent pas et que les leçons tirées de leur travail n'ont rien à voir avec les phénomènes de mode.
Entrez dans la légende et retrouvez Lartéguy : comme si l'éclat vibrant de sa voix résonnait encore.
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Fiche technique
- Reliure
- Broché, couverture souple avec rabats
- Parution
- 2016
- Nombre de pages ou Durée
- 140
- Hauteur
- 20.5
- Largeur
- 13.5
- ISBN
- 9782372710435
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