Sainte Bernadette

   Mgr Théas avait demandé à Mgr Trochu de rédiger une vie authentique de Sainte Bernadette, pour la qualité de sa méthode et de son style. Mgr Trochu puise aux sources pour faire revivre les personnages dont il retrace l’his­toire, et il y met toute son intelligence avec tout son cœur : témoin son saint François de Sales, son Curé d’Ars, son Sainte Philomène...  — L’Académie Française, lui avait d’ailleurs attribué le prix envié Georges-Grente.

   Cette hagiographie est donc une histoire précise, détaillée, aussi complète que possible, de la petite Lourdaise que la misère pousse, à la suite des siens, d’un moulin dans l’autre, jusqu’à l’ombre malsaine du « cachot » des Petits-Fossés ; de la bergerette aux agneaux sur les collines ensoleillées de Bartrès ; de la voyante en extase devant la « Dame » qui lui confie ses secrets et ses messages ; de la religieuse de Nevers, si humble sous le voile, qui monta dans la douleur et dont l’âme profonde connut, par une grâce particulière, l’épreuve transformante de la « nuit de l’esprit » ; de la sainte à miracles enfin, que l’Église éleva à la gloire des autels.

   Mgr Trochu cite toujours fidèlement les témoins et rapporte scrupuleusement les références. Cela, jamais aucun narrateur des faits de Massabielle ne l’avait réalisé encore : d’où, chez certains, maints détails fantaisistes, maintes pages romancées. Tout le long de ces pages si pleines, que partout l’aimable figure de Bernadette illumine, l’auteur se cache avec un soin jaloux. Quand même, on y devine combien le véridique auteur aime et admire l’exquise enfant que Dieu et la Vierge donnèrent à nos Pyrénées.