La cathédrale Notre-Dame de Fatima Mère de toutes les Nations

Construire une cathédrale catholique romaine de style néogothique dans un pays post-communiste, fortement marquée par l'athéisme, et -qui plus est- où la majorité des croyants est musulmane. Sans oublier le fait que la plupart des chrétiens du Kazakhstan sont orthodoxes, parce que d'origine russe. Et cela sur le territoire d'un ancien camp de concentration : le sinistre Karlag.

Voilà le défi lancé par le ciel à la petite communauté catholique, suscitée paradoxalement par Staline par le biais des déportations (dès les années 30) de populations originaires d'Allemagne (grâce à Catherine II), de Pologne, d'Ukraine, de Lituanie..., puis des fameux zeks dont Alexandre Soljenitsyne a décrit la terrible destinée dans L'Archipel du Goulag et qui ont purgé leur temps, souvent jusqu'à l'épuisement, dans les conditions les plus effroyables.

Ce projet "irréel", parti d'une série de visions et de divers signes célestes accordés à une mère de famille autrichienne (Agnès Ritter), est pourtant devenu réalité après un parcours épique grâce à la persévérance et à la confiance dans le soutien du ciel. Bien sûr c'est une cathédrale aux dimensions de cette modeste communauté.

Rien de comparable avec Notre-Dame de Paris ou de Chartres. Mais c'est une très belle réalisation qui a été financée par le monde entier, les cinq continents sont représentés, ce qui ne manque pas d'étonner.

Les travaux ont été réalisés par des équipes de diverses nationalités, à commencer par des ouvriers (musulmans !) du Daghestan. Toutefois il faut bien dire que ce sont surtout des artisans autrichiens (du Vorarlberg ) et tyroliens du sud (Italiens du Nord) qui ont été le plus sollicités. Ils peuvent tous être fiers de leur travail. Ils se sont quelque peu identifiés aux constructeurs de cathédrales du Moyen Âge pour résoudre les problèmes inhérents à ce genre de construction.