La Tombe du Pêcheur

   LA PORTE LATINE, juin 2021 : lire l'article en entier

Par cette enquête résolument apologétique, l’avocat américain John O’Neill rend un double hommage à l’histoire de l’Église et aux personnalités du XXème siècle qui ont œuvré pour la mise à jour des restes du corps de saint Pierre, enfouis sous l’actuelle basilique du Vatican.

   PRESENT, du 29 octobre 2020, Anne Le Pape : 

   Le tombeau de Pierre.  Quand la science conforte la tradition. Si la plupart des recherches archéologiques revêtent souvent l’aspect d’une enquête avec ses aléas, ses rebondissements, ses querelles de spécialistes, celles qui ont entouré la recherche du tombeau de saint Pierre, que la tradition disait enterré sous le Vatican, les a toutes dépassées de loin. Il s’y ajoutait en effet un important enjeu religieux.   

   Un récit épique. Pourquoi est-ce un Américain, John O’Neill, qui nous fournit le récit de cette extraordinaire quête ? Cet avocat de formation a eu l’occasion de rencontrer les enfants du magnat du pétrole George Strake. Strake était catholique et pensait n’être que dépositaire de l’immense fortune qui lui était échue pour en faire bon usage. Il répondit favorablement à la demande de Pie XII et de Paul VI et à leur besoin d’un budget illimité pour mener à bien les recherches entreprises. L’auteur ne tarit pas d’éloges sur Mgr Montini (futur Paul VI) – « bras droit de Pie XII », selon lui – qui faisait d’ailleurs montre lui-même d’une admiration sans frein pour les Etats-Unis. Son récit n’est pas mené « à la française », selon un plan précis : il lui arrive de revenir sur des points déjà évoqués. Il ose des comparaisons qui ne nous viendraient pas à l’esprit avec Indiana Jones ou le Da Vinci Code, et attribue à l’Eglise catholique d’avoir qualifié de « péché mortel » la vision d’un film hollywoodien (Le Banni), alors qu’il s’agit simplement des recommandations d’une « ligue de décence catholique » américaine… Enfin, une traduction parfois malhabile heurte le lecteur attentif. Mais John O’Neill a le mérite de mettre en valeur les efforts de Pie XII (couronnés de succès) pour sauver des vies durant la dernière guerre. On ne peut pas ne pas être pris par son récit, étant donné l’importance de l’enjeu. Il termine sur une belle affirmation : « En 150-300, les chrétiens croyaient aux principes fondamentaux de leur religion avec une telle ferveur qu’ils étaient prêts à risquer leur vie pour les inscrire sur un mur et ainsi marquer l’emplacement du lieu où un martyr avait été inhumé. »

• Un cahier de 8 pages de documents, cartes et photos en couleurs et en noir et blanc, hors-texte.