Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme

Préface de l'auteur, Varsovie, avril 2024  :

   Rien dans mon travail académique d’historien de l’Antiquité ne me prédestinait à prendre une part active dans le débat sur le futur de l’Union européenne ; et pourtant, depuis la publication de mon livre Le déclin (2013) portant sur les similitudes entre la crise actuelle de l’identité européenne et la chute de la République romaine, une partie grandissante de mon énergie s’est trouvée investie dans des questions d’analyse culturelle et d’analyse politique, menant même à mon émigration en Pologne. Durant toute cette période, mes positions personnelles ont surtout trouvé leur matérialisation dans l’édition d’ouvrages collectifs, d’articles pour les médias et d’interviews.

   Je remercie d’autant plus Nicolas Vodé, de la maison d’édition Salvator, de m’avoir donné l’occasion de systématiser ma pensée dans le petit livre que voici, bien que ce ne soit pas sans une certaine appréhension que je le livre au public.

   Beaucoup de lecteurs, surtout parmi les plus jeunes, reconnaîtront sans doute l’une ou l’autre de mes positions ; en revanche, c’est la première fois qu’elles sont présentées de manière aussi étendue et systématique. On le verra : j’ai été franc et me suis permis, n’étant heureusement pas homme politique, de livrer au lecteur le fond de mes réflexions sans envisager une éventuelle adéquation avec tel programme politique, telle préoccupation électorale ou telle question d’actualité.

   Dès lors, l’hespérialisme se situe probablement dans le no man’s land entre tous les fronts politiques, mais il aura au moins l’avantage, j’espère, de la cohérence idéologique, de l’idéalisme moral et de l’impartialité politique – et de venir combler une nécessité.

   Durant mes dernières années d’activité, j’ai régulièrement constaté l’immense besoin de la jeunesse européenne d’orientation tant spirituelle que politique. Rarement une génération devra faire face à des défis aussi monumentaux que la jeune génération actuelle, et rarement une génération a été aussi peu préparée à sa tâche par ses divers éducateurs. Si ce livre pouvait combler, au moins partiellement, ce manque, insuffler à nouveau courage et espoir, situer clairement les conflits du présent dans leur contexte civilisationnel plus vaste et, avant tout, raviver la flamme de l’amour pour notre magnifique civilisation européenne et pour sa quête inlassable du vrai, du bien et du beau, je serais pleinement satisfait.

LES QUATRE VERITES, septembre 2024.

Malgré la remise en cause de ses élites, l'Union européenne continue de recueillir l'assentiment de ses populations, attachées non seulement à l'espace de liberté et d'échanges qu'elle représente, mais aussi à l'idée civilisationnelle qu'elle recouvre. Mais cette adhésion gagnerait à être délivrée des aberrations du wokisme et mise au service des intérêts des Européens et de leur puissance dans un monde toujours plus hostile.

   Guidé par sa lecture historique de la crise de la République romaine et aussi de la lente émergence de l'Occident médiéval, David Engels définit ce qu'est l'Europe et propose une voie nouvelle : l'hespérialisme. En renouant avec ses racines spirituelles, en assumant son passé et en affirmant son identité, l'Europe-civilisation peut devenir une force de protection des cultures riches et millénaires qu'elle abrite, et reprendre son rôle primordial dans la marche de l'histoire.