Préface de Rémy de Laon.
Le Mouvement Légionnaire Roumain, connu habituellement en France sous le nom de « Garde de Fer » est, croit-on généralement, un mouvement politique et, dans un sens, cela est vrai. Cependant, à la lecture de ce livre, chacun se rendra compte qu’il lui faut, ici, réviser sa notion de la Politique.
La Politique, pour le fondateur de la Garde de Fer, se rencontre avec les réalités spirituelles les plus élevées, car ce dont il s’agit, en définitive, c’est de hausser l’homme au niveau de ce que Dieu attend de lui. Aussi, la pensée du Mouvement Légionnaire Roumain tranche-t-elle violemment avec un certain scepticisme des milieux de la « droite habituelle a et, a fortiori, avec l’actuelle frénésie de satisfactions matérielles.
Ce qui confère à cet ouvrage tout son intérêt, c’est qu’IL ÉTONNE PAR SON CÔTÉ INACTUEL, QUI EST EN MÊME TEMPS SON CÔTÉ LE PLUS ACTUEL. En effet, nos contemporains, vidés d’eux-mêmes à force de se complaire dans la facilité et le désordre, nos contemporains affaiblis et inconsciemment assoiffés d’Absolu ont besoin d’entendre un autre langage que celui des grands prêtres de la religion du plaisir.
En reprenant le dur chemin de l’Honneur, de l’Héroïsme, du Sacrifice, ils ont besoin de retrouver l’univers Chrétien de leurs ancêtres, profondément renouvelé dans le creuset des épreuves actuelles. Charles Péguy disait : « Il y a un règne végétal, un règne animal, un règne humain et un règne chrétien. »
Peut-être l’auteur n’a-t-il pas suffisamment insisté sur le caractère fondamentalement chrétien du « règne » ou de « l’univers » légionnaire. Dans tous les cas, ce caractère chrétien apparaît néanmoins dans l’ouvrage de M. Faust Bradesco par les épreuves de la vie légionnaire et la Foi qu’elles impliquent, par la dimension spirituelle que Corneliu Codreanu réintroduit dans la vie politique du xxe siècle. Ainsi, le lecteur fait connaissance avec le mâle visage d’un nationalisme de type nouveau, qui, loin de se refermer sur lui-même, constitue, en un sens, une leçon permanente et universelle.
En effet, ce dont il s’agit ici, c’est que, par l’effort lucide et conscient de chacun, le groupe atteigne à la fin providentielle que Dieu lui assigne dans l’Histoire. Aussi, comme on le verra, Corneliu Codreanu, bien différent des maquignons politiciens et autres arrivistes, était un éducateur ; et avant tout, un éducateur par sa vie et par son exemple. « Le ciel consacre les actes », disait-il. Il n’est que de parler avec les paysans français qui l’ont connu avant la guerre dans la région de Grenoble où il avait séjourné, pour mesurer à quel point son influence était profonde. Cette influence ne venait pas de discours habiles, d’effets oratoires ou de thèses savamment présentées, mais de la puissance d’une vie UNE par son aspiration, son intensité, son témoignage et sa foi. Mais, dira-t-on aujourd’hui, Corneliu Codreanu est mort, et la Roumanie appartient au bloc matérialiste dirigé par l’U.R.S.S. Non, Codreanu n’est pas mort, les précurseurs ne meurent jamais ! Ils font ce qu’ils ont à faire puis s’en vont, laissant un témoignage et allumant une flamme qui s’élève au-delà des temps, même si, dans le moment présent, on croit ne plus distinguer autre chose que de la cendre.
Ainsi a fait Codreanu, imitant en cela ce Jésus, qui n’est pas super-star, mais CHRIST-ROI et DIEU TOUT PUISSANT ; ce Christ Précurseur des précurseurs, Précurseur de Lui-Même et de son retour en Gloire. Ce Christ qui avait appris à Codreanu que « l’essentiel n’est pas de vivre, mais de ressusciter ». Le nom véritable de la Garde de Fer est « Légion de l’Archange Michel ». Du reste, dans son propre ouvrage. Corneliu Codreanu raconte comment la présence vivante de l’Archange Michel, l’Archange des Combats, s’est imposée à lui dans les moments décisifs ; et, dès lors, il nous est loisible de constater à quel point sa carrière, bien que jalonnée par le sacrifice et le martyre, prit un caractère foudroyant, percutant, entraînant le peuple roumain derrière lui, malgré la haine et les persécutions. Puisse le lecteur, à l’école de Codreanu, en faisant la connaissance de ces « éléments de doctrine légionnaire », se disposer, lui aussi, à ce grand changement intérieur qui est à la fois le fondement et le prélude indispensable de tous les changements extérieurs que nous appelons tous. Rémy de LAON Informations complémentaires
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Conditionnement
- Pages non coupées
- Parution
- 1973
- Nombre de pages
- 192
- Hauteur
- 18.5
- Largeur
- 11.5
- Épaisseur
- 1.3