Préface de Claude Chollet.
Désintox est une collection qui veut réintroduire une bouffée d’oxygène dans l’atmosphère confinée des médias français. Elle pratique l’« effet vampire ». Pour faire disparaître le vampire du politiquement correct, rien de tel que de l’exposer à la lumière.
BOULEVARD VOLTAIRE, Marc Baudriller, juillet 2023 :
[...] Ce petit livre plonge dans les secrets de la maison. Il développe notamment sur plusieurs pages son management. Car les gros salaires ont un prix, celui du culte de la performance ou de l’éjection de ceux qui « réduisent le QI global de l’équipe ». Lors d’évaluations à 360°, les modérateurs traquent les attitudes toxiques. Au point qu’en 2018, un article du Wall Street Journal dénonce « la culture de la peur » qui règne sur la firme. Ses logiciels ultra-performants connaissent vos goûts et les devinent. Netflix pousse loin le bouchon du wokisme. Édouard Chanot détaille les actions et déclarations de Verna Myers, la vice-présidente de Netflix pour la stratégie d’inclusion depuis 2018. « Sur Netflix, les féministes, désormais aux manettes de nombreuses productions, ont remporté la guerre des sexes qu’elles voulaient livrer », explique l’auteur. Les activistes à l’œuvre au sein de Netflix sont parvenus à leur fin : « Netflix contribue décisivement à délimiter le périmètre des interdits moraux », écrit Édouard Chanot. La maison s’attaque désormais à la banalisation de l’islam. Résultat de l’offensive mondiale de Netflix : des cinémas asphyxiés, qui perdent peu à peu une partie de leur clientèle devenue accro aux plates-formes de vidéo en ligne. Il est vrai que le 7e art, en France, ultra-subventionné, règlementé, financé sur un système quasi soviétique (les succès financent les échecs politiquement corrects), avait déjà affaibli le secteur. Mais le wokisme a ses limites : l’image de la maison et le public des séries sont tous deux en baisse. Selon Paraffine.io, certains salariés woke ont pris la porte sous couvert de licenciement économique. « Pour la première fois au premier semestre 2022, la plate-forme a perdu 200.000 abonnés », elle craint d’en perdre deux millions supplémentaires le trimestre suivant. Elle a perdu volontairement 700.000 abonnements russes. Des actionnaires ont porté plainte contre Netflix, qu’ils accusent d’avoir embelli la mariée. Quant à Elon Musk, nouveau patron de Twitter, il considère que la plate-forme est devenue « irregardable » en raison du « virus woke ». Disney Plus et Amazon, entre autres, sont des concurrents rugueux et la firme traîne une dette pharaonique de 14,5 milliards de dollars. Colossale, la firme de Los Gatos a des pieds d’argile.
BREIZ-INFO, septembre 2022, propos recueillis par YV :
- Mon essai s’ouvre sur une analyse de l’entreprise elle-même. J’ai voulu déceler l’intention originelle de cette entreprise, pour décerner un peu son avenir. Ses fondateurs rêvaient avant tout de bâtir un empire capitaliste, pas de propager le wokisme. D’ailleurs, un tournant a déjà été pris au sein de Netflix. En octobre 2021, des salariés de l’entreprise avaient manifesté et accusé de « transphobie » l’humoriste David Chapelle, qui avait trouvé « étrange » l’idée d’être « né dans le mauvais corps ». La direction n’a guère apprécié semble-t-il. La rumeur rapporte que de nombreux militants woke se trouveraient parmi les salariés licenciés au printemps dernier. Plus explicitement, il est désormais possible de lire « suivant votre fonction, vous pourriez travailler sur des titres heurtant votre sensibilité », dans le mémo de l’entreprise, la bible du management de Netflix. Plus légèrement, regardez par exemple deux des dernières bandes annonces de Netflix : Notre-Dame et A l’Ouest rien de nouveau, adapté du chef d’œuvre d’Erich Maria Remarque. La première est une caricature de l’événement tragique du printemps 2019, la seconde plaira davantage à un public écœuré par les productions woke. Peut-être est-ce un signal faible ?
- Breizh-info.com : Comment se libérer de l’emprise du divertissement, symbolisé aujourd’hui par Netflix mais pas que ?
- Edouard Chanot : En gardant la tête froide. Je consomme moi-même Netflix et les autres plates formes : je serais bien mal placé pour donner des leçons d’abstinence. Cela dit, regarder, sélectionner, abandonner une production en cours de visionnage, et en définitive conserver un tant soit peu d’esprit critique, en prenant du recul, en débattant de ces productions audiovisuelles qui peuvent être passionnantes, me semble tout à fait possible. Et bien sûr, n’hésitons jamais à lâcher l’application, pour lui préférer un livre ou une activité physique au grand air ! Men sana in corpore sano, n’est-ce pas ?
En deux décennies, Netflix s’est imposé dans l’intimité de 220 millions de personnes à travers le globe, happées par son service de vidéos à la demande (VOD). La firme californienne a créé et imposé un modèle de divertissement, portant un coup redoutable au cinéma. Mais le colosse audiovisuel a-t-il les pieds d’argile ?
Management impitoyable, productions idéologiquement biaisées, monopole remis en cause par Disney et Amazon, dépendance et lassitude du public, Édouard Chanot nous livre son constat critique sur les faiblesses, mais aussi les forces de cet empire du divertissement : jusqu’où étendra-t-il son emprise ?
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 26 septembre 2022
- Nombre de pages
- 70
- Hauteur
- 19
- Largeur
- 12
- Épaisseur
- 0.5
- Poids
- 0.80 kg
- ISBN
- 9782493898371