Un document qui donne la mesure des manœuvres et des forces hostiles au milieu desquelles il revient aujourd'hui au pape
Benoît XVI de gouverner.
Conflits actuels -Revue d'études politiques- mai 2007
L'une des marques les plus profondes du pontificat de Jean-Paul II, parmi un certain nombre d'autres, fut le lancement d'un processus de repentance de l'institution elle-même pour les « erreurs », « fautes » ou même « crimes » qu'elle aurait commis. Cette nouvelle révolution a rapidement fait la preuve de la volonté de ses initiateurs de tout confondre, de tout engager dans une généralisation d'autant plus destructrice qu'elle était précipitée. Michel de Jaeghère avec le talent d'écriture et d'investigation qu'on lui connaît, révèle rien de moins que les mécanismes cachés de l'entreprise qui laissent apparaître « une formidable opération d'intoxication des esprits, qui a vu un clergé désireux de tirer un trait sur l'héritage pré-conciliaire, donner la main aux adversaires les plus acharnés de l'Église pour transformer la démarche à haut risque imaginée par Jean-Paul II à l'occasion du Jubilé de l'an 2000 en machine de guerre contre la Tradition de l'Église, son enseignement bimillénaire, et la nature même de la papauté ». L'auteur révèle également que le pape est assez étranger à cette opération sous-jacente à son projet initial et qu'un nombre considérable de ses discours furent tronqués et détournés de leur sens réel pour être rendus adéquats à la tournure idéologique que l'on voulait leur faire prendre ; à cet égard et pour l'épiscopat français, l'exemple terrible est « le réquisitoire de Drancy » qui est une attaque assumée par nos évêques de l'ensemble du clergé pré-conciliaire et plus cryptée (vr. la citation de Mauriac) de la papauté en la personne de Pie XII. Cet ouvrage est un document rare qui livre une des clefs du précédent pontificat et éclaire les conditions d'exercice de celui de son successeur.
La repentance
Histoire d'une manipulation
C'est, nous dit-on, le cœur de l'héritage spirituel laissé par Jean Paul II. Si le pape polonais a mérité de faire l'objet d'un hommage unanime, c'est qu'il s'était fait l'agent et l'interprète de la révolution spirituelle que le monde moderne attendait : celle qui consistait pour l'Église à abandonner sa prétention à l'infaillibilité, en reconnaissant qu'à l'image de toute institution humaine, son existence avait été ponctuée d'erreurs, de compromissions ou de crimes. C'est qu'il avait demandé pardon pour les fautes dont toute l'histoire de la Chrétienté aurait été jalonnée. Enseignement prophétique auquel, plus qu'à aucun autre, ses successeurs seraient liés, et que les autorités civiles et militaires du monde occidental sont invitées à imiter.
Faut-il le croire ? Michel De Jaeghere a eu la curiosité de regarder de plus près. Or l'étude attentive des discours, lettres apostoliques, encycliques qui ont marqué le parcours de la « repentance » l'a convaincu que rien n'était aussi simple qu'il y paraissait. Discours tronqués et détournés de leur sens, pseudo-révélations, pressions politiques, coups tordus téléguidés par tel ou tel des clans qui se combattent jusque dans les bureaux du Saint-Siège : tout dénote au contraire qu'on se trouve en présence d'une formidable opération d'intoxication des esprits, qui a vu un clergé désireux de tirer un trait sur l'héritage préconciliaire donner la main aux adversaires les plus acharnés de l'Église pour transformer la démarche à haut risque imaginée par Jean Paul II à l'occasion du Jubilé de l'an 2000 en machine de guerre contre la Tradition de l'Église, son enseignement bimillénaire, et la nature même de la papauté.
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Fiche technique
- Parution
- 2006
- Nombre de pages ou Durée
- 220
- Hauteur
- 21
- Largeur
- 14
- ISBN
- 9782952329590