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Comme un hôpital de campagne
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William Cavanaugh

Comme un hôpital de campagne

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PRESENT DU 10 DECEMBRE 2016- Pierre Saint-Servant :

Relever un Occident malade

Reconnaissons-le, Cavanaugh tire tous azimuts dans cet essai qui peut paraître déséquilibré au lecteur français, tant certaines problématiques semblent liées à des controverses universitaires strictement américaines. Plusieurs points clefs méritent cependant que cet ouvrage soit lu largement par les catholiques enracinés que nous sommes. Tout d’abord parce que Cavanaugh est un défenseur acharné du principe de subsidiarité, qu’il expose avec une grande intelligence. Pour lui, les choses sont claires : il ne s’agit pas seulement d’un outil de « management ». Il est la forme la plus authentique d’une vision anthropologique qui promeut l’enracinement, la responsabilité individuelle et la primauté des échanges d’homme à homme sur les bureaucraties et les superstructures. Voilà, entre parenthèses, qui résonne fortement avec le succès électoral de Donald Trump (2), qui a axé sa campagne sur ce cap. Pour Cavanaugh, pas de doute : un homme ne s’accomplira pas – y compris spirituellement – sans avoir la maîtrise de son quotidien.

Sur le thème du consumérisme débilitant, de l’impossibilité pour un chrétien de sacrifier au dieu croissance en bêlant avec les brebis perdues, Cavanaugh enfonce le clou. Position courageuse pour un Américain et rappel utile pour les catholiques français que nous sommes, de plus en plus influencés par l’éthique protestante de nos voisins anglo-saxons. Il ne peut qu’être suivi en défendant non pas une Eglise « ouverte sur le monde » dont nous avons constaté les dégâts, mais une Eglise ferme sur ses positions et « présente partout au cœur du monde ».

Terminons par deux bémols : d’une part le tropisme américain pousse l’auteur à imaginer que l’enracinement est possible dans une société multiculturelle, d’autre part son apologie de la non-violence nous paraît aussi erronée que dangereuse au moment où l’ennemi menace au dedans comme au dehors. Voilà des erreurs que nous ne pouvons tenir pour vénielles mais qui n’enlèvent pas son intérêt façon rafraîchissante et efficace une théologie solide aux problèmes économiques et politiques de notre temps. En attendant de nouvelles voix françaises…

William Cavanaugh adopte l'idéal d'une Église telle un hôpital de campagne.

Au carrefour de la théologie, de l'économie et du politique, il jette un regard neuf sur les pathologies de l'entreprise, la marchandisation de la politique et la théologie sous-jacente à la « science économique ». Dans le style clair qui a fait le succès de ses précédents livres, il déconstruit le mythe d'une « religion » qui serait associée à la violence et artificiellement séparée de la vie.

Dialoguant avec les penseurs de la démocratie radicale ou fugitive, Cavanaugh plaide à la suite de Benoît XVI en faveur d'une « autorité politique répartie » et dénonce l'idolâtrie de l'Etat et du marché. Cet essai brillant est une invitation originale à stimuler l'imagination politique et un appel à créer des espaces mobiles et décentralisés où peuvent s'enraciner de nouvelles pratiques sociales et économiques.

Ainsi, ne pouvant se contenter de condamner les maux de nos sociétés, l'Église doit sortir sur le champ de bataille non pour blesser mais, comme le corps médical qui risque jusqu'à sa vie, pour panser les corps et réchauffer les cœurs.


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1 Produit

Fiche technique

Reliure
Broché
Parution
2016
Nombre de pages ou Durée
430
Hauteur
22
Largeur
14.5
ISBN
9782220083551